LES COSTUMES DE NOTRE GROUPE
A l'image du parler provençal très fragmenté , les coutumes, traditions et de ce fait, le costume varient d'un terroir à l'autre, voire même d'un village à l'autre.
Généralement trois costumes correspondent aux trois grandes zones linguistiques de notre Provence :
- Le costume de Provence maritime
- le Costume comtadin (Avignon)
- le costume arlésien (Arles)
Tel un véritable symbole, ces costumes reflètent la classe sociale de leurs propriétaires.
Nous portons à Rognac dans notre groupe: le costume de Provence maritime du pays d'Aix, en reprenant les tenues comprises depuis le milieu du XVIIIe siècle jusqu'au début du XXe.
3 sortes de costumes sont fréquents en Provence et permettent de comprendre la distinction des classes sociales:
- le costume des paysannes / paysans (qui travaillent la terre)
- le costume des artisanes / artisans, en ville qui font du commerce...
- le costume des bastidanes / bastidans : de riches voire très aisés propriétaires terriens et résidant dans une bastide.
Vous pourrez généralement nous voir évoluer lors de nos sorties en costume paysan ou en tenue de bastidan de l'époque Louis Philippe (1830-1848).
Le costume régional provençal demeurera encore très présent dans la première moitié du XIXe pour disparaitre progressivement sous le Second Empire avec l'avènement de la Révolution Industrielle et l'arrivée du train (PLM) qui apportera la "mode parisienne" en Provence. Le costume de l'Arlésienne quant à lui n'en ressortira que plus fort à la fin du XIX, véhiculé par les œuvres de Léo Lelée.
Les points communs au costume provençal : l'attrait pour la couleur, les cotons imprimés, l'exotisme, le goût du luxe ...


LA TENUE PAYSANNE
"être à l'aise pour travailler" voilà le principe de la tenue paysanne pour le travail des champs, la cueillette des olives, le fauchage de la lavande, les vendanges... Il s'agissait de vêtements solides issus pour beaucoup de réemplois.
Les femmes du peuple avaient elles aussi pour habitude de porter le costume provençal qui se compose ainsi :
- une corsage de couleur
- une chemise de chanvre ou de lin
- un caraco imprimé de petit prix
- une lourde jupe rayée de chanvre ou de lin
- un fichu assez grand, coloré et attaché dans le dos servant à "pomper la sueur" prenant le nom de "susarèu"
- un tablier de couleur disposant de poches
- des jupons d'étoffe très épaisse, rayée, bleu - blanc ou blanc - rouge
- Des souliers bas, des bas de laine tricotés ainsi qu'un très large chapeau de paille noir galonné de velours noir servant tant à protéger du soleil que de la pluie, porté attaché dans le dos une fois à l'ombre.
A l'image des femmes, les hommes à leur tour portent des tenues dont le seul but reste l'aisance pour les tâches agricoles. Un pantalon de tissu épais, un gilet et surtout une chemise blanche.
La taiolo (ancêtre de la ceinture) et le mouchoir de cou viennent rehausser le tout par leurs couleurs. Le chapeau reste un élément indispensable pour se protéger du soleil.

LA TENUE DE L'ARTISANE
Plus aisée que la paysanne mais somme toute moins que la bastidane, l'artisane réside le plus fréquemment en ville. Elle est donc couturière, dentelière, femme de commerçant (chapelier, cordonnier, cabaretier...) et se distingue désormais par une certaine richesse. Moins exposées aux conditions de travail difficiles que les paysannes elles peuvent donc porter des tenues plus apprêtées.
Il s'agit en l'occurrence d'une robe en coton imprimé plus légères et d'un seul tenant dite "robe de ville", à laquelle s'ajoute une coiffe particulière et un fichu imprimé ou brodé pour les jours de fête (notamment la messe dominicale).
Les bijoux viennent agrémenter le costume et les dentelles font leur apparition.


BASTIDANE, BASTIDAN,
Qu'est-ce qu'une bastide?
Une bastide (de l'occitan bastida) est au sens premier une exploitation agricole appartenant à la bourgeoisie (XVIIe et XVIIIe siècles), et au sens dérivé une maison de maître au XIX e siècle.
LA TENUE BASTIDANE
La bastidane, est l'épouse du bastidan : un propriétaire terrien à la tête d'une bastide. A l'inverse des paysans et commerçants, le bastidan fait travailler les autres.
Le costume est bien plus riche et plus recherché. Cotonnades imprimées, soieries, sont fréquentes. Les jupes deviennent de riches jupons piqués d'indiennes colorées.
La foultitude de coiffes et fichus de mousseline richement brodés mais surtout bijoux provençaux est de mise. Les femmes arborent leurs plus beaux bijoux et portent ainsi leur "coffre fort" en public afin de montrer leur aisance.
Les dentelles se multiplient, les tissus viennent de contrées lointaines et les couleurs sont vives. Les jupons sont nombreux et les cotons bien plus fins.
Le bastidan se démarque par une tenue plus élégante dont le gilet est un élément majeur : en soie, brodé... On a même pu relever des époques au cours desquelles la superposition de plusieurs gilet était marque d'opulence .
On raconte même que les bastidanes faisaient porter leur chemise de coton neuves à leurs gens de maison, le temps que le tissu s'assouplisse.
LA TENUE D’ÉTÉ "BELLE ÉPOQUE"
A la fin du XIXe siècle, l'arrivée du train bouleverse l'histoire de la Provence qui entre désormais dans la modernité. La mode "Parisienne" rencontre un réel engouement et les hommes arborent les chapeau gibus, chapeau claque, mais de plus en plus, le canotier en journée.
Le "dandy" fait son apparition en France et l'élégance masculine devient courante dans les milieux bourgeois et aristocratiques.
Traditionnellement, les couleurs claires sont portées à compter du printemps jusqu'en automne, et les couleurs sombres pour l'hiver.
Les bijoux (montres à gousset, épingles à cravate, giletière), cannes... deviennent de véritables accessoires de mode révélateur du rang social. Cela n'impacte en premier lieu sous la Belle Epoque que les villes industrielles et commerçantes, les campagnes demeurent en marge.
